Mathias Vicherat , directeur de Sciences Po : Pour attirer et conserver les Talents, les Ressources Humaines ont un rôle primordial à jouer dans l’écoute des attentes des générations qui s’apprêtent à entrer dans le monde du travail. « Les Ressources Humaines sont les aiguillons du changement en matière d’impact » Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po en est persuadé. « Pour éviter un turnover destructeur de talents, les RH vont devoir être à l’écoute des attentes de la Génération Z, et des suivantes. » Le directeur de Sciences Po est au premier rang pour observer et décrypter les attentes des représentants de cette Gen Z : son école rassemble 15 000 étudiants dont 50% d’internationaux rassemblant plus de 150 nationalités. « Leur première priorité, ce n’est pas le salaire, c’est l’alignement entre des valeurs et leurs actions, ils sont intolérants à la dissonance. C’est vrai pour la dimension climatique, mais aussi sur les questions d’égalité ». C’est donc bien l’impact de l’organisation qui entre en considération dans les choix de cette génération. Par ailleurs, selon Mathias Vicherat, la génération Z est de moins en moins sensible au primat hiérarchique. Suite à une étude menée par Sciences Po auprès de ses étudiants, « ils attendent des managers, des conseils, de l’inspiration. En quelque sorte ils souhaitent des coachs qui soient dans l’illustration par l’exemple, la conviction, ils veulent être inspirés. » « C’est fondamental d’intégrer ces paramètres dans le changement à la relation au travail » ajoute le dirigeant de Sciences Po. Ces jeunes ont besoin de comprendre leur rôle dans l’organisation, leur plus-value. Un point à avoir en tête à l’heure où certaines organisations se posent la question de la nécessité de conserver un organigramme. D’autant plus que les étudiants ont une image souvent déformée de l’entreprise. Sciences Po travaille à l’améliorer par son programme pédagogique, la multiplication des stages et le développement de l’apprentissage. Mais cela doit également interroger les recruteurs. D’après Mathias Vicherat : « Les entreprises doivent aussi avoir une approche sociologique, parce qu’on entre dans un moment sociétal, après le social et l’environnemental. Les questions de société arrivent au cœur des entreprises ». Si celles-ci ne répondent pas à cet enjeu, les difficultés de recrutement risquent de s’accroître.